Houellebecq envisage le pire

Pour la première émission de la saison de "On n'est pas couché", Laurent Ruquier recevait en invité vedette l'écrivain Michel Houellebecq. L'animateur et ses chroniqueur, Léa Salamé et le nouveau venu Yann Moix ont longuement interrogé l'écrivain en présence des autres invités (Muriel Robin, François Berléand...) mais en l'absence de Christine Angot, qui a refusé de partager le plateau avec lui. La question a notamment porté sur son dernier livre, Soumission, sorti fin 2014. "A chaque fois qu'il sort un livre, il y a quelque chose dans la réalité qui advient qui est plus grave que le contenu du livre et en est le prolongement", a souligné Yann Moix, faisant référence aux attentats islamiques du mois de janvier. "C'est très effrayant dans la pratique, ça donnerait à croire qu'il y a une divinité qui crée des conjonctions d'évènements (...). Ca ne me donne pas une idée de responsabilité, ça me donne l'idée que je suis manipulé par une divinité maléfique, c'est très désagréable", a réagit Michel Houellebecq. Interrogé par Laurent Ruquier et Léa Salamé pour savoir s'il était allé "trop loin" avec Soumission ou s'il l'écrirait "différemment", il a répondu du tac-au-tac : "ah non, j'écrirais pire". Il a ensuite rendu hommage au livre 2084, que vient de publier l'écrivain algérien Boualem Sansal : cet ouvrage "bien pire" que Soumission décrit "un vrai totalitarisme islamique", tandis que Soumission évoque "un régime islamiste doux", a-t-il décrit. La différence entre les deux écrivains est que Sansal "voit la victoire des extrémistes", a analysé Houellebecq. "Peut-être qu'il a raison, sa vision du futur est très plausible", a-t-il souligné.